"Rien n'est impossible" a été le refrain constant de l'explorateur suisse Bertrand Piccard, qui va essayer d'entrer dans l'histoire une nouvelle fois avec le premier vol autour du monde de son avion solaire.
Bertrand Piccard est le rejeton d'une dynastie de pionniers: son grand-père a été le premier homme à atteindre la stratosphère à bord d'une montgolfière, alors que son père a été le premier au monde à atteindre le point le plus profond des océans. Dès son plus jeune âge, Bertrand Piccard, né le 1er mars 1958, a ainsi été fasciné par les défis.
Pour lui, l'odyssée d'Appolo 11, le 10 juillet 1969, avec les premier spas de l'homme sur la lune, a été un moment décisif. Bertrand Piccard a suivi en direct l'aventure depuis Cape Canaveral, aux États-Unis, car Wernher von Braun, l'inventeur des fusées Apollo, était un ami de la famille. Il avait invité le jeune garçon là-bas pour être témoin de ce moment historique. "J'avais 11 ans à l'époque", raconte Piccard sur son site internet, "ce moment a été décisif dans ma vie".
"Je pensais: ces astronautes qui ont décollé pour la lune, ont un rêve et ce rêve est plus grand que la peur de l'échec, ces héros osent tenter l'impossible, ils font quelque chose qu'aucun être humain a fait avant eux, c'est le véritable esprit pionnier", raconte-t-il.
Inspiré par son grand père et son père
Né à Lausanne, Piccard a aussi été grandement inspiré par son illustre famille, son grand père Auguste et son père Jacques. Il a été également été fasciné très jeune par l'étude du comportement humain dans les situations extrêmes, et est titulaire d'un diplôme de médecin psychiatre, passé à l'université de Lausanne. Il a passé des brevets de pilotes pour les montgolfières, les avions, les planeurs, et a été l'un des premiers en Europe, au début des années 70 à faire du deltaplane ou à piloter des ULM.Le 1er mars 1999, Piccard et son compagnon d'aventure Brian Jones ont entrepris depuis la Suisse le premier tour du monde sans escale en ballon et sans kérosène. Le kérosène a été remplacé par des bouteilles de gaz propane. Le défi est réussi, et les 2 hommes atterrissent le 21 mars en plein désert égyptien.
Le tour du monde est finalement bouclé après avoir volé 19 jours 21 heures et 47 minutes sur une distance de 45.755 km.
"Chacun a des rêves, certains savent qu'on peut les réaliser et faire tout ce qui est possible pour qu'ils deviennent réalité, et d'autres ne pensent pas ainsi", ajoute Bertrand Piccard.
La vie d'un explorateur
Piccard et le pilote suisse André Borschberg sont en train d'effectuer le tour du monde à bord d'un avion solaire Solar Impulse 2. "Ce qui m'intéresse dans la vie d'un explorateur, c'est que vous êtes dans l'inconnu, vous n'êtes pas dans votre environnement habituel, vous êtes obligé de trouver de nouvelles réponses à de nouvelles situations, ce sont ces moments là qui vous font échapper et sortir des automatismes", dit-il.Piccard, qui est également passionné par la spiritualité et l'hypnose, a écrit plusieurs livres, notamment un ouvrage donnant les clés pour une vie plus complète et équilibrée. Un de ses autres chevaux de bataille est la protection de l'environnement.
Il a récemment déclaré qu'il espérait que les réalisations de Solar Impulse allaient promouvoir un usage plus répandu des énergies renouvelables. "L'énergie renouvelable n'est plus longtemps limitée à une petite niche écologique", dit-il, elle ouvre la voie "à un extraordinaire développement pour l'industrie, pour la création d'emplois, pour conquérir de nouveaux marchés, tout en protégeant l'environnement".
Piccard espère que Solar Impulse va aider à faire passer ce message dans le monde. "Ce qu'il faut, c'est convaincre le monde politique et économique, que c'est dans cette direction qu'il faut aller", et pour cela il mise sur "l'enthousiasme" qu'il adore faire partager.